C’est environ 7 heures de bus qu’il nous a fallu pour rejoindre Jaisalmer, ville perdue au fin fond du désert du Thar, à une centaine de kilomètre du Pakistan. Cela se fait un peu sentir que la frontière est proche, nous apercevons beaucoup de militaires aux environs de Jaisalmer. Toute cette route est très vite récompensé, car nous apercevons une époustouflante forteresse ocre jaune émergeant de la plaine désertique.
L’histoire évoque un prince rajpoute, Jaisal, qui livra le territoire des siens aux armées musulmanes pour avoir été écarté du pouvoir.. Pillée de fond en comble, l’ancienne capitale, Lodruva, fut laissée à l’abandon. C’est alors que Jaisal remarqua à 15 km de là un fantastique mamelon rocheux émergeant des sables du désert. Un ermite y vivait, qui reconnu bientôt en lui un descendant de Krishna. Une prophétie annonçait sa venue et la fondation d’un royaume. C’est ainsi que Jaisalmer vit le jour, en 1156, autour d’un fort de terre juché sur le rocher.
Nous avons pendant deux jours déambulé dans la forteresse, à l’intérieur le calme règne la propreté aussi. Cela fait d’ailleurs beaucoup la fierté de certains habitants.
La place centrale de la forteresse est tristement célèbre pour avoir été le théâtre de deux johar et demi. Un johar ? Il s’agit de ces affreux bûchers collectifs où les femmes se jetaient pour sauvegarder leur honneur, lorsque l’ennemi s’apprêtait à prendre la place. Et pourquoi et demi ?! Parce que le troisème johar survenu au XVIe siècle ne se déroula pas dans les règles de l’art, pris de court par une attaque surprise, les maris n’eurent pas le temps d’allumer le bûcher et en désespoir de cause, égorgèrent leurs femmes, puis allèrent la rage au ventre combattre l’envahisseur.
Pendant ces deux jours, nous avons également fêté Holi, cette fête indienne qui célèbre l’arrivée du printemps, un moment inoubliable!
Jaisalmer, c’est un peu comme un château de sable, tout droit sorti de l’imagination d’un enfant, bercé par la douceur d’un air chaud au milieu d’un désert.